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Je saigne...
Les hommes sont tous les mêmes, tu es déçue !
Il s'écoule de moi des flots ininterrompus,
chaos des mots qui s'échappent de l'étendu
C'est encore tout ce beau débit des mots perdus.
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Je saigne...
Ton mur te cache la vue, enferme ton cœur,
On peu aimer avec ferveur,
Au bout d’un jour, un mois, une heure,
Fâché de cette salve ininterrompu.
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Je saigne...
Délacer ce cordon intermédiaire,
les pieds pris dans ce tapis de mes jours,
Prendre le coin de ta bouche fière,
Regarde autour de toi il fait jour.
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Je saigne...
Chaque goutte d'émoi laissée sur le bord de la page,
bateau sombré, marée, malhabile naufrage,
je coule sous la saignée et donne en partage
mais si peu, la beauté du geste, le temps du voyage.
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Je saigne...
Avis d’autrui ne porte pas ses fruits,
Ce pardessus que l'on m'a fait porter
ne m’a jamais servi,
Ta vie ne se joue que par ta volonté.
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Je saigne...
Ton choix est fait, l‘amour se vit à deux,
Garde en toi cette force, ce feu,
La vie te donnera certainement mieux,
Cet homme qui te rendra heureuse
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Je saigne...
Un moment, briser cette pâte un peu fine,
les dents se plantent aussi souvent,
un moment, tendre vers tes bras intimes,
les épaules sont témoin de ces absents.
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Je saigne...
Laisser le temps vous atteindre de plein fouet,
rendre à l'enfant ce qu'on nous a volé.
Faucheuse s’en est allée,
avec toi tout ce que j’ai désiré.
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Je saigne...
Livide, parti, écrire comme jouer à la roulette russe,
balle perdue jonglée que je rattrape dans un rictus,
une idée dans le chargeur et la peau pour la loger,
trembler ne sert à rien, tout m'échappe et sans tirer.
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Je saigne...
Un moment, prendre la vie par les épines,
les mains ne sentent déjà plus rien,
un moment, savoir lire dans tes rétines,
les yeux dérivent quand c'est la fin.
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Je saigne...
Toutes mes affaires tiennent dans un sac,
le meilleur de moi est bien ailleurs,
chanter sous la pluie, sauter dans les flaques,
je perds mon temps avec ferveur.
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Je saigne...
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à 13:38