--> Bleu.
.
Jouer dans la cour des grands,
rassembler tous mes jeux d’enfants,
fermer cette malle des mes grands-parents,
Grenier de poutres, où surgit mon présent.
.
La lumière tamisée par la poussière,
ce vase de quelques fleurs fanées,
Ces rideaux déchirés où se cachent derrière,
Les promesses qu’un chagrin enfouit, oublié.
.
Roule cette balle au bas de l'escalier,
Les murs se retiennent aux courbes du passé,
D’en temps gisait la statue d’un chevalier,
Cette armure de cote mal t’aillée.
.
La moiteur des champs humide en été,
Penché à la fenêtre je me surprends à rêver,
Ce vélo bleu devenu rouillé,
Une envie de me remettre à pédaler.
.
Vite, vite, la tête en arrière
Les yeux fermés,
Je dévale cette pente en dévers,
Tout bras écarté.
.
Je m’allonge sous les herbiers,
vivre à ma façon, le cœur échancré,
encore un rêve à gracier,
Demain j’y viendrais pécher.
.
Le soir je détermine où je vais regarder,
Ce ciel unique d’août, d’un noir profond,
Chercher encore et encore, l’étoile du berger,
Quand j’étais enfant, je faisais de la même façon.
.
Aujourd’hui j’ai gardé cette malle vermoulue,
Où se s’entasse mes joués vieillis,
Tous ces trésors mis à nu,
D’un neuf éclatant, devenu jaunis.
.
.
à 23:00