Le monde vu par La Faucheuse

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Ma drogue c’est le sport,

Il coule en moi constamment,

Pour d’autres, ils payent en or,

La mort au-dessus d’eux, riant.

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Coule, coule en moi je suis vivant,

Tue, mais plus les enfants,

Laisse le choix aux grands,

Insupportable pour une maman.

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Je suis la faucheuse fatiguée,

Collée à moi, trop présente,

Sur le vif, toujours aux aguets,

Accord signé d’une entente.

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Je t’ai donné mon enfance,

Tu m’as apporté la souffrance,

Sans défense J’étais ta pitance,

Tu m’as volé mon adolescence.

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Tes enfants perdus se battent encore avec moi,

Histoires d’orphelins, il était une fois,

Leur fierté se drape si bien sur les tombes salies,

Toujours cette carte postale un peu jaunie.

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Aujourd’hui tu pilles les miens,

Moi je ne te veux rien,

Je romps le pacte qui nous lie,

Tu deviens mon pire ennemi.

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Une ombre d’homme hante ces couloirs,

Le silence coupe la parole,

Enfant dans ce long tunnel noir,

Devenu grand, j’impose ce protocole.

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Elle me suit, se colle à moi,

J’accompagne ces âmes malheureuses,

Cette ombre que je ne veux pas,

Moi que l’on appelait Faucheuse.

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Je marche dans ce couloir blanc,

Destructeur pour une âme d’enfant,

Tenant leurs mains un court instant,

Demain je serai grand.

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